Une fois de plus merci à cette superbe invention appelée internet !
Ça va me permettre de parler un peu de mon enfance... D'une histoire géniale, qui commence bien, ressemble à une conte de fée parfois mais hélas fini mal... Du moins c'est ce que je ressens.
Il y a trente ans de ça, années 70's obligent, mes parents avaient acheté une grande maison avec un autre couple. Années 70's obligent, ont vivait au milieu des poules, des lapins, des cochons et des vaches. Le potager nous offrait ce que les petits boulots des rare adultes actifs ne pouvaient pas nous permette d'acheter.
A cote de ca, il y avait nous deux. Elle et ses 5 ans, moi et mes 7 ans, Ma D. et Son PpP.
Trois années à vivre sous le même toit, à partager la même chambre, deux enfants sans soucis au milieu d'adultes pas forcement aptes à leur offrir le superflu et encore moins l'équilibre. Deux enfants seuls, qui se sont trouvés et se sont soutenus à travers une complicité et des jeux de chaque instants.
Cela n’a pas duré longtemps, années 70’ obligent, les enfants que nous étions jouaient aux chaises musicales alors que nos parents jouaient plutôt aux lits musicales. Avec ces jeux, arrive la fin de ma, de notre période d’innocence, et ce qui devait arriver arriva.
C’est l’explosion ! Les caractères des un et des autres s’opposent. Certain destructeur, d’autres empreint de faiblesse, les manipulateurs manipulent, les amoureux aiment, les faibles faiblissent, certain iront jusqu'à changer de personnalité pour le restant de sa vie.
Ma mère s’enfuit avec le père de Ma D. à l’autre bout de la France. Les deux enfants que nous somme se croiserons encore quelques temps. Chaque instant ensemble est magique mais les vies de nos parents ont fini par nous séparer…
Depuis ce jour là, je suis devenu le PpP qui s’exprime aujourd’hui encore. Apparemment le premier de la classe que j’étais et devenu le moyen que je cultive depuis. Les besoins des autres ont pris le pas sur les miens. Le partage à fait place à l’enfermement. Je crois que c’est ce jour là ou j’ai voulu arrêter de ressentir les choses.
C’était il y a 28 ans. Jamais depuis je n’ai oublié Ma D. Plusieurs fois dans mon adolescence, j’ai demandé à ma mère si elle pouvait me donner des nouvelles ou un moyen d’en avoir. Plusieurs fois depuis l’invention d’internet, j’ai tapé son nom dans google sans trouver quoi que ce soit. Pages blanches, pages jaunes, sites communautaires, la France est petite mais trop grande pour que je la retrouve.
C’est étrange ces sentiments qui me traversent quand je pense à elle.
Quand je parle d’elle ou simplement quand je dois définir qui elle est (aux autres comme à moi), je dis que c’est ma sœur. Je n’ai pas trouvé de meilleures définitions pour que cet attachement reste crédible tant d’année après.
Au fond de moi, ce n’est pas aussi évident… Je me sens l’âme du prince charmant. Je veux être parfait. Je veux la protéger. Je veux être à son écoute. La pire des choses, serait de la blesser.
Nous revoilà aujourd’hui, on fête bientôt la nouvelle année. Je suis entouré des gens que j’aime. Je sais que ce début d’année va être un tournant de ma vie, des choix à faire et je suis prêt à les faire. Je suis mort de trouille et plein d’envies. Je suis en tribu, dans un cadre que j’adore et dans lequel je me sens bien. Un mail au milieu des autres :
« Ma D. vous a envoyé un message via la messagerie de FB »
Après avoir relu 5 fois ce mail, histoire d’être sur de le comprendre quand j’essais de le bafouiller à haute voix, j’ai crié dans toute la maison que Ma D. m’avait écrit.
Inimaginable la joie qui m’a traversé. Encore aujourd’hui, j’ai des frissons partout et le sourire en y pensant. 28 ans que je pense à elle, que je me demande si je ne suis pas « grave » de la vouloir encore présente dans ma vie et je découvre, dans son message, que c’est pareil pour elle. Même sentiments, même questions, même appréhensions, même incrédulité devant tant d’années sans jamais s’oublier.
Les messages pleuvent, les vrais souvenirs ressurgissent, les photos anciennes comme récentes s’échangent, deux vies à raconter, des pincements au cœur pour mon absence à certain moment sa vie.
On y va doucement, peur du jour inévitable et tant attendu, ou l’on se retrouvera…