C’est l’avant dernier week-end des vacances. Cela va faire cinq semaines que mon fils n’a pas vu sa mère.
Juste après son appel, je l’ai récupéré et occupé.
Une semaine seul chez mon père au bord de la méditerranée, une semaine en vacances avec un couple d’amis et leurs enfants, une autre où je les ai rejoint avant que l’on file sur la région bordelaise. Il a fini son périple, avec quelques jours chez le frère de sa mère, avant de revenir sur Toulouse.
Sa mère c’est enfin manifester, elle souhaite le voir. Lui, c’est plus mitigé. Ces quelques jours dans sa famille, première fois depuis des années, l’incite à préférer rester loin de nous. Je dis bien nous, car il a envie de me laisser du temps, il sent bien que j’ai besoin et envie de souffler. Il n’est pas con non plus et connait, je pense, l’existence d’une personne qui me fait passer du temps derrière mon ordi ou au téléphone, une personne qui fait qu’il a déjà passé une nuit chez mamie.
Avec son téléphone, avec celui de son oncle, pendant cinq jours, ils essayeront de joindre sa mère. Ils m’appellent et me demandent l’autorisation de rester en Charente. Dans ma situation, je ne peux pas leur accorder ce moment, il finit donc par prendre le train.
J’essais moi aussi d’avoir des nouvelles de la maman. Ne pas savoir quelle est la situation chez elle ne me rassure pas.
Je discute avec le tonton alors qu’il me donne l’horaire d’arrivé de mon fils, il me dit qu’il y en a un qui veux me parler en arrivant.
C’est chose faite. A peine dans la voiture, il lâche un « je ne veux pas y aller, je veux aller voir la police… » Le pote qui nous accompagne, s’enfonce au fond du siège passager, mal devant ces mots.