Quelques mois avant, je clamais haut et fort, que je n'étais pas prêt.
Quelques heures avant, dans la nuit, vers 3 heures du matin, ta mère m’a secouée. Elle m’a dis : « PpP, j'ai perdue les eaux !... » Moi comme à mon habitude, je me suis retourné, je lui ai montré mon dos, mon cul et j'ai bougonné un : « ok… c'est bien... ». Quelques secondes plus tard, je me suis retrouvé assis dans notre lit, la regardant dans le noir et balbutiant : « Tu as perdus les eaux ? T'es sur ? ... Pas de panique… c'est prévu pour dans 1 mois ! On va regarder dans les livres pour être sur de savoir ce que nous allons faire ! »
Et bien tu sais quoi, mon ZouZou, et bien le livre nous a conseillé de nous rendre au plus vite à la maternité. Comme tu l'imagine bien, la valise n'était pas faite, ta chambre non plus d'ailleurs.
Départ pour la maternité vers 4 heure du mat, arrivé là-bas, ta mère a failli massacrer une infirmière stagiaire qui lui massacré le bas pour lui mettre une perfusion. Puis ce fut l'attente, longue car pas de contraction.
Vers 5h30, le personnel de l'hôpital m'as conseillé d'aller me reposer un moment. Facile à dire pour eux, ce n’est pas leur premier enfant, moi, je ne vois pas comment dormir, alors j'ai pris un risque. Je suis allé frapper à la porte du Doudou, mon meilleur ami, celui que tu choisiras 6 ans plus tard comme Parain. Oui je sais, on ne réveille pas un Doudou qui dort, mais là, c'est un cas de force majeur.
Toc-toc… re Toc-toc.
« C'EST QUOI CE BORDEL !!! JE VAIS BOUFFER LE CON QUI ME FAIT CHIER A 6 HEURES DU MATIN !!! »
« Doud, je vais être papa, elle est à la maternité... »
« Heu... Rentre on va fumer un café et boire un pétard »
Je suis repartis vers 8 heures, certainement pas plus frais, ni reposé, mais plus calme.
A 9 heures, comme je n'avais toujours pas de nouvelle de ta mère, je suis allé bosser. Je n’avais pas vraiment la tête à ça, et de toute façon ils m'ont vite renvoyé auprès de ta mère. Pas grand choses de nouveaux à la maternité, chaque fois que le corps hospitalier proposait la péridurale, ta mère refusait toujours, du moins jusqu'à 16 heure, ou elle à fini pas dire « OUI, faite moi cette piqure ». Puis à nouveau l'attente, quelques parties de cartes, des charades avec les sages femmes.
Puis tu es arrivé…
17h15 : « Monsieur PpP, regarder on voit sa tête qui sort... » J’avoue je ne suis pas resté longtemps à regarder ta petite tête sortir. Quand tu m’as vu, tu as décidé de rentrer, je suis donc vite retourné éponger le visage de ta mère et lui tenir la main.
17h27, pour ne pas décevoir tous les gens qui t'appeler, tu es enfin arrivé, toi, ma petite Cloé. Il n'y avait qu'un petit problème, c'est que pour une fille, tu avais une sacrée paire de couilles... Quel silence gêné dans cette salle d'accouchement.
Résultat, tu es resté 2 jours sans prénom. Nous n'avions vraiment pas prévu de prénom masculin, on nous parlé uniquement de notre fille aux échographies. Par contre, c'est une chance que tu sois né naturellement et que j'ai assisté à l'accouchement, sinon je crois que j'aurais retourné l'hôpital entier pour retrouver ma fille...
Voilà, mon fils, aujourd'hui tu as dix ans, je prends un sacré coup de vieux, mais je ne regrette rien.
Tu es mon sang, ma chaire, ma vie, tant de souvenirs de toi gravé dans mon esprit. Je sais que je n'ai pas sus assez profité de chaque première chose que tu faisais. Je pensais que je revivrais tout ça avec ta petite sœur, je ne pensais pas que tu serais unique, seul...
Il y a dix ans, je n'étais pas prêt, aujourd'hui je ne le suis toujours pas. Pour preuve, hier, tu me disais que tu avais des doutes lors de notre installation dans notre petit appart. Que tu pensais que l’on ne saurait pas se débrouiller, s’entendre, cependant tu es heureux aujourd'hui de t'être trompé. Je ne serais jamais prêt à être papa. Tu m'a pourtant trouvé le nom de « Papa Pierre » , tu m'as appelé ainsi longtemps (parfois encore aujourd'hui, juste pour le plaisir de l’entendre).
Merci mon fils d'amour. Joyeux dixième anniversaire. Je t'aime...